COURS D'ACTION, BIOCULTURALITÉ ET TRAMES DE VIE :
ANALYSE DES PROCESSUS SOCIO-ENVIRONNEMENTAUX DANS LES ZONES HUMIDES
POUR LA CONCEPTION DES POLITIQUES PUBLIQUES ENVIRONNEMENTALES
Organisation : Lidia Ivonne Blasquez-Martinez (Universidad Autónoma Metropolitana-Unidad Lerma) et Alexandra Angéliaume Descamps (Université Toulouse - Jean Jaurès).
Argumentaire :
Historiquement, les politiques publiques environnementales ont été construites sur la base d'un paradigme économique et anthropocentrique, qui considère les écosystèmes comme des entrepôts de ressources dont la valorisation nécessite leur extraction, leur transformation et leur commercialisation, impliquant ainsi que leur détérioration ne peut être que mitigée (Gudynas, 2004). De nos jours, ce paradigme est remis en question en raison de l'aggravation des crises environnementales et de la complexité des défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société.
Lors de l'Assemblée des Nations Unies sur l'environnement en 2021, la mise en avant de la triple crise planétaire, incluant le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution, souligne le risque d'une modification irréversible de notre relation avec le monde naturel (ANUE, 2022). Les zones humides sont d'une importance vitale pour l'équilibre des cycles fonctionnels de la planète. Elles absorbent le carbone, contribuent à atténuer le changement climatique et stabilisent les lignes côtières, prévenant ainsi les catastrophes naturelles telles que les inondations et l'impact des ouragans. Elles représentent un exemple emblématique de la complexité de la gouvernance des biens communs, car ce sont des lieux de flux incessants d'eau, d'énergie et de vie, et donc il est impossible de les enclore (Ostrom, 2000). Dans l'histoire de l'humanité, les zones humides ont été essentielles à la prospérité des sociétés en raison de leur abondance en nourriture, en eau, en matériaux et en tant que moyens de transport. Selon l'Organisation des Nations unies, les zones humides ne couvrent que 6 % de la surface terrestre (NU, 2022). Malgré leur rôle crucial pour la survie des humains et des non-humains, les zones humides sont gravement menacées, car elles sont souvent perçues par les administrations publiques comme des espaces « vides » pouvant être urbanisés.
Cet atelier vise, à travers la compréhension des processus socio-environnementaux propres aux zones humides et à partir de perspectives théorico-méthodologiques interdisciplinaires, à explorer les éléments clés pour construire de nouveaux instruments de politique environnementale qui récupèrent non seulement les connaissances académiques, mais aussi la diversité des savoirs et des pratiques bioculturelles qui ont accompagné et façonné à la fois les zones humides et les sociétés.