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LE SURRÉALISME ET LES AMÉRIQUES : NOUVELLES PERSPECTIVES HISTORIOGRAPHIQUES

Organisation : Célia Stara (Université Paul-Valéry Montpellier 3) et Brianna Mullin (University of Toronto).

Argumentaire :

L’histoire qui lie le surréalisme au continent américain est une histoire construite sur le long terme, faite de projections, d’idéalisations, parfois aussi, de frustrations. Dès les années 1930, le « Nouveau Monde » exerce une véritable fascination sur les artistes surréalistes qui s’intéressent aux cultures dites « primitives » depuis l’Alaska jusqu’à la Terre de Feu. Néanmoins, la Seconde Guerre mondiale et l’exil de nombreux intellectuels européens à New York, Mexico ou Haïti marquent un point de rupture et inaugurent la convergence inédite du surréalisme avec les Amériques.

Il semble dès lors nécessaire d’interroger les conditions de circulation, de réception et de redéfinition du mouvement à l’aune de son internationalisation : de quelle manière les artistes locaux renégocient-ils les principes fondamentaux du surréalisme ? Comment se positionnent-ils vis-à-vis du mouvement ? À l’inverse, dans quelle mesure la rencontre avec le continent assure-t-elle un renouvellement des formes et de la pensée surréaliste ?

L’objectif de cet atelier thématique est d’étudier la richesse des expressions et des manifestations du surréalisme outre-Atlantique, et d’explorer les nombreux lieux où s’est écrite l’histoire du mouvement dans une perspective à la fois transhistorique et transnationale. Cette réflexion porte tant sur l’émergence spontanée de nouveaux groupes et mouvements artistiques – à l’exemple du mouvement Anthropophage brésiliens, de la Mandrágora chilienne, des Automatistes québécois ou du Groupe de Chicago –, que sur des personnalités dont la trajectoire condense ces enjeux de circulation tels que le poète péruvien César Moro, le surréaliste afro-américain Ted Joans ou l’artiste hongroise naturalisée chilienne et canadienne Susana Wald.


À l’heure où l’on célèbre la parution du premier Manifeste du surréalisme (1924), il convient en effet de revenir sur une longue tradition historiographique qui envisage cette aventure collective comme exclusivement française (si ce n’est parisienne), d’entre-deux-guerres et centrée autour de la figure charismatique d’André Breton. Par l’exemple des Amériques, nous souhaitons proposer une nouvelle définition théorique du mouvement au profit de ses variations et application spécifiques pour mieux questionner les notions de centre, de périphérie, d’héritage ou de filiation et ainsi faire émerger de nouveaux acteurs – et actrices – du surréalisme global.

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